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Dans cette vidéo…

Dans la première partie, Sylvain vous raconte son périple dans la région de la Gruyère en Suisse en compagnie de Julien, grand amateur de randonnées et de photos animalières. Un quart d’heure photo qui se sera étendu sur deux jours et une nuit. Comme quoi la notion de temps est relative 😉
Partis en début de soirée, nos deux aventuriers se sont lancés à l’assaut des routes et chemins escarpés des montagnes de la région pour atteindre un refuge où ils ont passé la nuit. Vers 4h du matin, frais comme des gardons, ils ont repris leur ascension à la recherche des bouquetins.
Équipé, entre autres, de son fidèle objectif Canon EF-S 55-250mm f/4-5.6 IS STM, Sylvain n’a pas pu résister à la tentation quand Julien lui a proposé de tester son bazooka, le Tamron SP 150-600mm f/5-6.3 Di VC USD. Monté sur un boîtier APS-C comme le Canon EOS 70D, ce monstre vous donne une focale équivalente à 240-960mm (150-600 x 1.6).

Dans la seconde partie, Sylvain réalise le développement complet d’un des clichés dans Lightroom en vous expliquant toute sa démarche.

Vous terminerez par une petite galerie de clichés pris lors de cette escapade au grand air.

Quelques astuces pour la prise de vue…

Grand amateur de paysages, Sylvain ne pouvait pas ignorer les superbes lumières du lever de soleil dans cette splendide région montagneuse. La particularité de ce genre de scène est sa grande plage dynamique. En d’autres mots, l’écart de luminosité entre les zones sombres et les zones claires est énorme. Malheureusement, le capteur de nos appareils, quel qu’il soit, est incapable de capturer cette différence en gardant du détail partout. Du coup il y a plusieurs techniques permettant de contourner le problème:

  • Se concentrer sur les hautes lumières et assumer des zones sombres bouchées. On obtient en général une scène avec des zones très lumineuses et des silhouettes quasiment noires.
  • Se concentrer sur les basses lumières, auquel cas tout ce qui est plus sombre sera correctement rendu, mais tout ce qui est lumineux sera cramé et rendu totalement blanc par l’appareil.
  • Utiliser la technique du bracketing et combiner plusieurs expositions.

Quelques mots concernant le bracketing…

Le principe est simple, vous prenez plusieurs clichés de la même scène avec des expositions différentes. D’un point de vue pratique, vous conservez votre mise au point, vous gardez les mêmes valeurs ISO et d’ouverture mais vous variez le temps d’exposition entre chaque prise. Plus votre temps de pose sera rapide, moins vous capterez de lumière et plus vous aurez d’informations dans les zones lumineuses. Plus votre temps de pose sera long, plus vos zones claires seront cramées, mais vous récupérerez plus d’informations dans les zones sombres.

Ensuite vient le traitement. Trois choix s’offrent à vous…

  • Vous gardez un des clichés, par exemple si l’exposition globale vous convient.
  • Vous fusionnez ces clichés à l’aide d’une traitement HDR (Lightroom et d’autres logiciels permettent de le faire très facilement), vous obtenez alors un fichier doté d’une plage dynamique beaucoup plus large qui vous donne plus de latitude dans vos réglages de développement.
  • Vous composez votre image finale de plusieurs images en utilisant les meilleures expositions des différentes zones. On parle alors d’image composite. Ce principe requiert l’utilisation d’un logiciel de retouche comme Photoshop, GIMP ou autre.

La majorité des boîtiers actuels, permettent gérer le bracketing automatiquement. En fonction du modèle vous pourrez parfois configurer le nombre de clichés et l’écart d’exposition entre chacun. Pour utiliser ce mode, vous devez commencer par régler votre appareil pour une exposition moyenne, en général vous équilibrer les réglages pour que le posemètre soit à 0 EV. Ensuite vous réglez l’écart et éventuellement le nombre de clichés… Il ne vous reste plus qu’à déclencher.

Note de Sylvain : J’ai constaté qu’utiliser une exposition moyenne comme base de départ était rarement la meilleure option… En général, cette photo de base sera exposée pour ne pas cramer les blancs et en conséquence, les photos du bracketing qui seront encore moins exposées que celle-ci ne seront pas ou peu utiles. Habituellement, je mets la compensation d’exposition à +1 pour ma photo de base et ça optimise la plage dynamique.

Par exemple si mon réglage de base est: f/8.0, 1/200s, ISO 100 et que je fais un bracketing de 3 clichés avec un écart de 1 EV (1 stop, 1 IL), mon boîtier utilisera les réglages suivants:

  • Cliché n°1 : f/8.0, 1/200s, ISO 100 (la base)
  • Cliché n°2 : f/8.0, 1/400s, ISO 100 (-1 EV)
  • Cliché n°3 : f/8.0, 1/100s, ISO 100 (+1 EV)

Longue focale = temps de pose très court

L’utilisation d’un objectif à 600mm (équivalent à 960mm car monté sur un APS-C Canon) impose l’utilisation d’un temps de pose très court. Idéalement, au moins 1/1000s. Cependant la stabilisation optique intégrée à l’objectif permet de réduire les tremblements et autres légers mouvements et donc d’utiliser un temps de pose légèrement plus grand (en général 1 ou 2 stops), donc ici 1/500s voire 1/250s. N’oubliez pas qu’en dehors de vos propres mouvements vous devez tenir compte du sujet. Un bouquetin qui se déplace sera difficileà figer à 1/250s.

Pour pouvoir utiliser ces temps de poses minimes au petit matin, il n’y a pas de miracle, il faut monter en ISO. Du coup l’astuce donnée par Julien consite à fixer une valeur ISO élevée que vous gardez tout au long du shooting tant que les conditions lumineuses ne varient pas trop bien sur.

Mettez-vous en mode Av (A chez Nikon), choisissez votre ouverture, ce sera souvent la plus grande pour de l’animalier quand le sujet est très loin de vous, fixez une valeur ISO relativement élevée et laissez votre boîtier gérer le temps de pose.

Assurez-vous d’avoir bien votre matériel en main

La majorité des téléobjectifs de gros calibre sont munis d’un collier de fixation qui permet de le poser sur trépied. Généralement l’extrémité du collier sert également de poignée. Sur certains modèles comme le Tamron, la prise est assez ergonomique. Donc quand vous vous baladez avec ce matériel, tenez-le par cette poignée, elle est là pour ça. vous aurez toujours une meilleure prise que par le boîtier lui-même.

Quelques astuces de développement

Dans la seconde partie de la vidéo, Sylvain vous détaille en temps réel le développement de sa photo. Voici quelques uns des points importants abordés.

Un cadrage équilibré

Généralement avoir un quantité d’espace « inutile » égale sur le pourtour de la photo donne une impression d’équilibre. Si vous avez d’un côté un élément collé au cadre et de l’autre un gros espace vide, il y a de forte chance que cela nuise à votre composition.

Utilisez la vignette de prévisualisation

La majorité des logiciels de développement affichent une vignette de l’image dans un des coins pendant que vous travaillez sur l’image à plus grande échelle. Bien entendu c’est très pratique pour vous repérer, mais vous pouvez également vous en servir pour avoir un point de vue global sur la photo.

Quand vous faites une retouche, prenez un peu de recul, soit en dézoomant, soit en regardant cette vignette, et prenez le temps de voir le résultat à petite échelle. Généralement un traitement trop poussé vous sautera plus vite aux yeux sur la vignette que sur la photo en taille réelle.

Changez l’orientation des repères de composition  dans Lightroom

Quand vous utilisez l’outil de recadrage, Lightroom vous affiche une trame de repères d’aide à la composition. Vous pouvez changer le type de repères mais aussi son orientation. En jouant avec la dimension des repères vous pouvez y arriver, comme le fait Sylvain dans la vidéo, mais il est aussi possible d’utiliser des raccourcis clavier très utiles:

Lorsque vous avez activé l’outil de recadrage…

  • Appuyez sur X pour passer les repères du mode Paysage au mode Portrait.
  • Appuyez sur O pour changer le type de repères (grille des tiers, spirale dorée, …)
  • Appuyez sur Maj+O pour changer l’orientation des repères (par crans de 90°, et inversion horizontale)

Saturation ou vibrance ?

Lighroom (et d’autres logiciels) permettent d’intensifier les couleurs d’une image non seulement via le paramètre de saturation mais aussi de la vibrance. Il y a toutefois une différence notable entre ces deux réglages.

La saturation permet simplement de réhausser les couleurs de manière linéaire. L’augmentation est égale et uniforme.

La vibrance quant à elle agit plus en nuance. Ce paramètre augmente principalement les couleurs dans les tons moyens (le milieu de l’histograme) laissant ainsi les zones claires et foncées plus propres.

Il m’arrive souvent dans une photo d’utiliser ces deux paramètres conjointement, mais pas forcément dans le même sens. J’ai constaté qu’augmenter la vibrance de par exemple +30 et réduire la saturaion à -15 donne le plus souvent un effet de nuances de couleurs plus prononcé tout en gardant un niveau de saturation correct. C’est un type de réglage que j’utilise souvent pour accentuer les nuances de tons en macrophotographie.

Le bon et le mauvais contraste…

Non il n’y a pas de bon ou de mauvais contraste il y a juste plusieurs types de contrastes avec lesquels vous pouvez jouer pour améliorer vos photos.

Le contraste de couleurs: Sans doute celui auquel on pense le moins, mais pourtant celui qui nous influence le plus dans la vie de tous les jours. Mettez un objet rouge sur un fond vert… Du jaune sur du bleu… l’élément ressortira naturellement de la scène. Vous pouvez l’influencer de plsuieurs manière, par exemple en jouant sur la balance des blancs ou utiliser réglages de virage partiel.

Le contraste de luminance: Là on parle du contraste en terme d’intensité de lumière. L’ombre d’un bâtiment au sol à 14h en plein été est nettement plus sombre que la zone éclairée juste à côté. C’est du contraste. Dans Lighroom, il existe plusieurs manières d’accentuer ou d’atténuer ces différences:

  • Le curseur de contraste global: Si vous augmentez ce paramètre, vous étirez votre histograme, et vous augmentez le contraste uniformément sur toute l’image. Les tons clairs deviennent plus clairs, les ton foncés deviennent plus foncés.
  • La clarté: Ce curseur agit aussi sur les tons clairs et foncés, mais à plus petite échelle. Ce sont les micro-contratses qui sont influencés. Par exemple, augmenter la clarté sur un visage revient à faire ressortir les rides et les pores de la peau. La réduire revient à lisser la peau (surtout ne faites pas ça! c’est affreux sur un visage) en réduisant les différences de tons de la texture.
  • Les curseurs Hautes Lumières et Ombres: Si vous augmentez les hautes lumières et dimunuez le paramètre des ombres, vous renforcez le contraste global de l’image mais en travaillant sur les deux extrêmes. Inversément si vous réduisez les hautes lumières et relevez les ombres, vous aurez une image beaucoup plus platte.
  • Les curseurs Blancs et Noirs: le principe est le même que pour les hautes et basses lumières. Mais ici le contraste créé est beaucoup plus dur. Réduire les noirs revient transformer progressivement toutes les parties sombres de l’image en noir. Le curseur blanc pousse tout vers le blanc.
  • Les courbes de réglages: Sans aucun doute le réglage le plus polyvalent, mais également le plus difficile à utiliser. Lightroom propose toutefois des réglages sous forme de curseur à déplacer pour vous faciliter la vie. En général je les utilise pour affiner les réglages obtenus avec les paramètres précédents.

L’astuce MPR…

Saviez-vous qu’il est possible de contribuer à une vidéo en rédigeant ses sous-titres ? Youtube offre cette fonctionnalité depuis quelques temps. Vous pouvez soumettre des sous-titres pour une vidéo que vous avez regardé et donc enrichir son contenu.

Une manière très utile de contribuer (aux vidéos MPR mais pas uniquement bien nentendu 😉 )… De quoi permettre aux personnes souffrant de problèmes auditifs ou ne comprenant pas la langue d’origine de profiter elles aussi du contenu.

Si l’idée vous plait, vous pouvez jeter un oeil sur ce lien: Contribuer aux sous-titres (Youtube)

Getting attention on the most important element in the picture.
Steve De Jongh
Administrateur, Rédacteur et Contributeur
(en savoir plus)

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