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Un peu de netteté ne fait jamais de mal…
Pour la revue des Tipeurs de février 2017 je vous avais parlé des réglages de bases dans Lightroom, pour la revue de Mars 2017, je m’étais penché sur les réglages de température de couleur et de teintes. Ce mois-ci, je vous propose de jeter un oeil au réglage de la netteté, qui n’est pas forcément évident à utiliser avec sagesse.

Avant-propos…

Avant tout il faut bien clarifier une chose, l’outil d’amélioration de netteté vous permet d’améliorer le rendu de votre photo en rendant les détails plus contrastés et donc mieux visibles. En aucun cas cet outil ne peut rattraper un problème à la prise de vue. Si votre photo est floue suite à une mauvaise mise au point, un flou de bouger, ou n’importe quelle autre raison, il n’y a aucune solution. L’outil netteté est là pour renforcer les détails déjà présents. Vous remarquerez également avec l’habitude que plus votre photo est nette à la base plus vous pourrez pousser les réglages. Ce n’est donc en rien un outil magique.

Le panneau de réglage…

Pour accéder aux réglages de netteté dans Lightroom, vous devez vous rendre dans le panneau « Détail » qui contient également les réglages de réduction du bruit dont je parlerai certainement dans un futur article. L’outil d’amélioration de netteté est composé de quatre réglages:

  • Le gain : défini l’intensité de l’effet d’augmentation de netteté global
  • Le rayon : défini la largeur de la zone de netteté autour des bords
  • Le détail : défini la largeur des bords où la netteté sera augmentée
  • Le masquage : permet de masquer les zones comprenant peu de détails pour ne pas y générer du bruit.

Avant de parler de chaque réglage en détail, il faut d’abord aborder cette notion de « bord » (« edge » en anglais). Il s’agit d’une zone de pixels ou la différence de contraste est élevée de telle sorte qu’elle forme une bordure autour d’une autre zone à moindre contraste. La taille de ces zones peut être grande ou petite peu importe, mais notre impression de netteté n’est due qu’au fait que l’on peut aisément les distinguer grâce à une délimitation franche.

Le gain

Le gain est au réglage de netteté ce que le bouton « volume » est à votre chaîne télécommande de télévision. Plus vous poussez le poussez, plus la netteté sera renforcée. Ce sera sans aucun doute le paramètre qui aura le plus d’importance. Faites toutefois attention, trop de gain nuit à la qualité de l’image, à l’instar d’un volume trop fort qui fait apparaître tous les défauts du son. Il n’y a pas de bon ou de mauvais réglage de gain, vous devrez le doser correctement et la valeur à définir dépend d’une multitude de paramètres (piqué du cliché original, niveau de bruit, présence d’un bokeh prononcé, … ). Ne perdez pas de vue non plus que ce réglage s’applique à l’entièreté de l’image. Donc si vous poussez le gain pour avoir les yeux de votre modèle très vifs, pensez à vérifier si cela ne fait pas trop ressortir le grain de peau par exemple. Voici l’effet du gain, à gauche le cliché d’origine (réglage de gain à 25, par défaut dans Lightroom) et à droite avec le gain à +150 (maximum) histoire de bien voir les défauts apparaître.

Malgré le bon piqué de base du cliché, vous noterez une nette amélioration des détails dans les ailes et les poils de ce dos de Syrphe. Toutefois, l’arrière-plan et les zones intermédiaires qui sont hors focus présentent maintenant du bruit qui nuit au rendu. Ce serait encore plus vrai s’il s’agissait d’un arrière-plan très doux. Pour vous aider à régler le gain, une touche magique: ALT. Maintenez la touche ALT enfoncée pendant que vous ajustez le curseur de gain, vous verrez alors votre image en noir et blanc ce qui a l’énorme avantage d’ôter toute distraction de couleur et de bien constater l’effet du gain.

Le rayon

Pour faire simple, plus votre rayon sera faible, plus l’accentuation sera fine, plus le rayon sera élevé, plus l’accentuation sera grossière. Vous pouvez vous représenter ce principe en imaginant la largeur d’un feutre ou d’un crayon, plus il est fin, plus vous pourrez dessiner détaillé, plus il est gros, plus votre trait sera grossier. Voici toujours la même image avec le gain à 150 (pour amplifier l’effet et bien montrer la différence), avec à gauche le rayon minimum possible à 0,5 et à droite, le rayon au maximum, à 3,0.

Regardez bien la différence d’effet d’une part dans les fins détails, comme les poils et d’autre part dans l’arrière-plan. Comme pour le gain, il s’agit de bien doser même si en général le réglage de base fonctionne très bien. Toutefois, je pense qu’il est intéressant de garder ce paramètre en mémoire afin de l’adapter à la taille utilisée pour afficher ou imprimer votre photo. Un cliché de grande taille permet d’afficher de très fins détails, donc un rayon faible fonctionnera bien. Par contre si vous imprimez un timbre-poste, il s’agira de grossir les détails, donc un rayon plus élevé devrait convenir. Le risque étant toujours d’abuser, vous pouvez de nouveau compter sur la touche magique ALT pour vous aider… Maintenez la touche ALT enfoncée pendant que vous bougez le curseur pour voir apparaître le réglage sous forme de filtre passe-haut où seuls les contours renforcés sont affichés.

Le détail

Dernier réglage agissant directement sur la structure de de l’augmentation de netteté, celui-ci défini la finesse des détails à prendre en compte pour l’accentuation. Plus la valeur est élevée, plus les bords détectables peuvent être fins, plus la valeur est faible, plus les bords doivent être « massifs » pour être pris en compte.

A gauche, avec le niveau de détail à 0%, seuls les « gros » bords sont accentués, à droite avec le niveau de détail à 100%, le moindre point, la moindre trace de texture est accentuée, même les différences de couleurs dans l’arrière-plan flou sont perçues comme des bords. Bien entendu j’ai toujours laissé le gain à 150 pour bien mettre l’effet en évidence. Vous l’aurez compris, il s’agit ici de nouveau de bien doser le réglage. Si vous le réduisez trop, les fins détails comme des cheveux, des cils, des poils risquent de ne pas être accentués, par contre si vous exagérez, le moindre soupçon de texture est développé et vous finissez par créer un fouillis numérique. Fort heureusement, une fois de plus la touche magique est là. Maintenez ALT enfoncé pendant que vous réglez le niveau de détails et vous obtenez de nouveau un aperçu type filtre passe-haut qui ne vous montre que ce qui sera accentué.

Le masquage

Si vous cherchez à appliquer la netteté de manière sélective, c’est ici que ça se passe. Le masquage vous permet de régler un seuil de détection des bords afin que l’effet de netteté ne soit pas appliqué aux zones floues par exemple. Le principe est simple, à 0, le masquage est nul et l’effet est appliqué de manière uniforme sur la totalité de la photo. Plus vous augmentez la valeur, plus les bords de la photo d’origine doivent être « épais » pour que l’effet s’applique sur eux.

Pour ces deux exemples j’ai réglé le gain à 150 (max) et le détail à 100%. A gauche le masquage est à 0%, la netteté est appliqué uniformément à toute l’image, le moindre détail est accentué créant ainsi une espèce de bruit assez inesthétique. A droite, j’ai poussé le masque à 100%, ce qui a pour effet de n’appliquer le réglage qu’aux bords déjà bien présents. Vous pouvez principalement voir la différence dans l’arrière-plan. Aucun de ces deux réglages n’est idéal bien entendu, il s’agit une fois encore de bien doser et comme toujours, faites appel à la touche magique pour vous aider. Maintenez ALT enfoncé pendant que vous réglez le masquage pour obtenir un affichage noir et blanc où tout ce qui est blanc sera renforcé et tout ce qui est noir sera ignoré.

En guise de conclusion…

Bien gérer l’outil de netteté n’est pas une mince affaire. Mais avec un peu de pratique on apprend vite à s’y retrouver. Ne perdez pas de vue votre objectif final, à savoir si vous voulez imprimer votre photo ou juste l’afficher, à quelle résolution ou quelles dimensions, etc. Personnellement, bien que j’utilise le plus souvent Photoshop pour améliorer la netteté, quand j’utilise Lightroom, je procède de la manière suivante:

  1. Je zoom à 1:1 sur un point critique de la photo (les ailes de la Syrphe dans le cas présent)
  2. J’ajuste le gain pour obtenir un niveau de netteté satisfaisant sur les détails importants
  3. Je retourne à une vue plus générale
  4. Je règle le masquage histoire d’ignorer les zones qui n’ont pas besoin d’être accentuées (arrière-plan, zones lisses, …)
  5. Si nécessaire j’ajuste très légèrement le rayon (c’est très, très, très rare)
  6. Éventuellement, si j’ai des détails particulièrement fins, j’augmente très légèrement le niveau de détails.

Histoire de joindre le geste à la parole, voici l’image d’origine avant et après accentuation. Cliquez sur la photo histoire de la voire en plein écran 😉

Getting attention on the most important element in the picture. Steve De Jongh Administrateur, Rédacteur et Contributeur (en savoir plus)

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