Dans cette vidéo…

Comme chaque mois, Sylvain analyse les photos soumises par les tipeurs MPR. Si vous aussi vous souhaitez pouvoir soumettre vos photos pour ces revues et donc profiter d’une critique plus en profondeur de vos photos, rien de plus simple: il vous suffit de devenir tipeur MPR! … Pour plus d’informations, rendez-vous sur la page Tipee Mon Petit Reflex.

Votre meilleur ami, l’histogramme…

D’habitude, dans ce genre d’articles, je relève l’une ou l’autre astuce utilisée par Sylvain lors de son analyse. Cette fois j’ai choisi de vous parler un peu plus en détail d’un outil souvent sous-estimé: l’histogramme.

Comme vous l’aurez peut-être remarqué, à plusieurs reprises, Sylvain remarque qu’une photo est légèrement sous-exposée ou qu’elle manque un peu de contrastes et ajuste ensuite les paramètres d’expositions et des différents niveaux pour améliorer le résultat. Dans la plupart des cas, ces corrections auraient pu être réalisées à la prise de vue en utilisant l’histogramme comme guide pour affiner les réglages d’exposition.

Qu’est-ce que l’histogramme ?

Il s’agit d’un graphique représentant la répartition des pixels en fonction de leur luminosité et/ou de leur couleur. Vous retrouvez cette représentation aussi bien sur la majorité des appareils photos (et parfois même smartphones) que dans les logiciels de développement et de retouche photo comme Lightroom, Photoshop ou encore Gimp etc.

Comment lire l’histogramme ?

La partie à l’extrême gauche de l’histogramme représente les tons sombres (les ombres) et les noirs. Le milieu contient les informations relatives aux tons moyens. Enfin la zone à droite indique les hautes lumières et les blancs. Plus il y a de pixels dans une de ces catégories, plus la courbe sera haute dans la zone correspondante de l’histogramme.

Voici quelques exemples d’histogrammes et leur interprétation. Concentrez-vous ici sur la zone grise qui représente la luminosité. Les zones de couleurs sont là pour indiquer les prédominances des différents canaux de couleur en fonction de la luminosité et n’est généralement pas très utile quand on parle d’exposition.

Ceci est un histogramme relativement bien équilibré. Ce qui signifie qu’il y a une répartition assez homogène entre les zones sombres, les zones moyennes et les zones claires. Comme vous le noterez, la courbe s’étend sur la totalité de la largeur de l’histogramme. Elle touche quasiment le bord gauche, il y a donc des tons sombres à la limite du noir, et elle s’arrête juste avant le bord droit ce qui indique qu’il y a aussi des pixels très clairs à la limite du blanc.

Voici un histogramme assez différent. Vous remarquerez qu’il n’y a quasiment rien sur la gauche et la droite. Par contre la courbe est très élevée au centre. Il n’y a donc pas de vrai noir ni de vrai blanc mais également très peu de pixels sombres et très clairs. Le fait que la courbe soit très serrée (peu importe l’endroit dans l’histogramme) indique que la photo sera très peu contrastée.

Ici, au contraire, la courbe est inversée. Il y a beaucoup de pixels très sombres indiqués par la zone de gauche élevée, beaucoup de pixels très clairs comme le montre le pic sur la droite de l’histogramme et peu d’information dans les ton moyens (le milieu). Ce type d’histogramme est propre à une image extrêmement contrastée.

Autre cas de figure, une photo majoritairement sombre. Comme vous le noterez, la majeure partie des informations sont situées dans la partie gauche de l’histogramme, donc dans les ombres et les noirs profonds. Il y a au contraire quasi aucune information au centre et strictement rien dans les hautes lumières comme vous le voyez sur la droite de la courbe. C’est donc un histogramme propre à une photo sombre sans réel contraste ou encore d’une photo qui serait sévèrement sous-exposée.

Enfin, parmi les grands « classiques », l’image ici a une grande quantité d’informations dans les hautes lumières et les blancs, avec même ce qu’on appelle des blancs cramés (comprenez des blancs parfaits qu’il est impossible de récupérer au développement si nécessaire). Cet histogramme correspond donc à une image surexposée. Vous pourriez trouver également ce genre de courbe pour une photo de type High-Key.

 

Il n’y a pas de bon histogramme!

Vous lirez de temps en temps que l’histogramme idéal serait une courbe couvrant toute la largeur de la plage avec un pic « doux » vers le centre. Ce qui correspondrait à une photo correctement exposée, sans noirs bouchés, sans blancs cramés et sans fort contraste… C’est une hérésie! L’histogramme seul ne vous dit pas si la photo est bien exposée ou non. Encore faut-il qu’il corresponde au rendu souhaité et au type de scène.

Imaginez un paysage, au petit matin avec une épaisse brume. Généralement la photo sera relativement claire et peu contrastée. Pour un rendu correct, votre histogramme devrait donc ressembler à une courbe assez serrée et majoritairement placée du côté droit de la plage.

L’idéal est d’utiliser votre histogramme comme confirmation de l’exposition en fonction du rendu que vous voulez donner. Vous pouvez avoir une image très sombres ou très claire, contrastée ou fade… peu importe, du moment que cela corresponde à l’ambiance et au résultat souhaité.

Bouché ? Cramé ? Pas si sûr!

Avez-vous déjà supprimé une photo de votre appareil parce qu’une zone était indiquée comme cramée ou bouchée ? Si oui, peut-être n’auriez-vous pas dû le faire, surtout si vous shootez en RAW. L’histogramme, et donc les informations de zones bouchées ou cramées indiquées sur votre appareil sont basés sur le JPEG affiché au dos de votre boitier et non sur le RAW. Le problème c’est qu’en JPEG la plage dynamique, c’est à dire l’étendue maximale de l’histogramme, est nettement plus faible qu’en RAW. Du coup il peut arriver qu’une zone indiquée comme légèrement sur/sous-exposée par votre boîtier soit en réalité tout à fait récupérable au post-traitement du fichier RAW.

 

Getting attention on the most important element in the picture.
Steve De Jongh
Administrateur, Rédacteur et Contributeur
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