Dans cette vidéo…
Dans cette vidéo Sylvain vous explique comment il a réalisé ses packshots pour les produits mark’us body développés par Safak, une ancienne stagiaire du Clus’Ter Jura où il travaille.
Pas besoin de gros matériel, un appareil photo, un flash, une baignoire (… oui, une baignoire! Vous avez bien lu!) et un drop, c’est tout ce qu’il lui a fallu. Le packshot à la portée de tous en somme!
à fond dans le PACK…
Après le packraft… voici le packshot… Aucun rapport entre les deux, sauf si le premier sert de sujet ou de décor au second… Comment ça je ne suis pas clair ? … Bon vous l’aurez voulu!
Donc… Un packshot est une photo de produit de haute qualité le plus souvent sur fond uni, servant à présenter ledit sujet dans un catalogue, sur un site web ou encore dans toute autre publication ou démarche nécessitant une illustration visuelle neutre du produit.
Donc si vous mettez des objets en vente sur le Web … Ceci vous permettra peut-être d’appâter le client 😉
La technique de Sylvain…
Généralement, pour de la photo de produit de type packshot, on veut obtenir le fond le plus neutre possible: pas de texture, pas de ligne de jointure avec le support, pas d’ombre projetée sur le fond, bref, quelque chose de bien net.
Pour gérer ça efficacement, le mieux est d’opter pour le principe du fond infini. En studio il s’agit généralement d’un rouleau de papier ou de tissu qui sert à la fois de fond et de sol, avec une courbure très large pour la jonction vertical-horizontal. Le but est qu’il n’y ait pas de marque de jointure entre les deux plans, c’est ce qui donne cette impression d’infini.
Comme la majorité d’entre nous ne dispose pas d’un studio et encore moins de ce genre de fond, Sylvain vous propose de le réaliser à l’aide d’une baignoire, parce que l’air de rien, une baignoire c’est incurvé et en général c’est blanc. Que demander de plus ?
De quel matériel avez-vous besoin ?
- Un appareil photo et un objectif. Pour éviter les trop fortes déformations dues à la proximité du sujet, mieux vaut opter pour une focale relativement longue. Sylvain utilise son 50mm f/1.8, sur APS-C et à donc une focale équivalente de 80mm.
- Un flash cobra, ou une lumière continue et un trépied de petite taille. Sylvain utilise un flash Aperlite YH-500, un modèle low-cost mais qui fait preuve d’un excellent rapport qualité-prix. Vous pouvez le voir en action dans le test de ce modèle qu’il a réalisé il y a quelques temps déjà.
A défaut de flash, vous pouvez opter pour une lumière continue, mais vous aurez certainement besoin d’un trépied pour l’appareil, de manière à pouvoir faire une pose longue. - Une baignoire en bon état et propre.
- Un drap blanc.
- Une bonne dose de souplesse et de patience.
Comment procéder ?
- Disposez le sujet dans la baignoire du côté où vous vous asseyez, il n’y a pas de bonde d’évacuation et la courbure du fond est plus douce.
- Disposez le drap au-dessus de l’objet. Il fera office de diffuseur pour adoucir les ombres et homogénéiser la lumière.
- Montez votre flash cobra sur l’appareil, positionnez le pour qu’il éclaire le plafond quand vous prenez la photo. (Si vous utilisez une lumière continue, c’est le même principe).
- Faites quelques essais, et regardez bien votre histogramme. Idéalement, vous devez flirter avec la limite droite. Que les blancs soient à la limite d’être cramés. Faites toutefois gaffe si vous photographiez un objet clair, de ne pas perdre de détail en surexposant trop.
- Une fois les réglages au point, travaillez la composition, supprimez toutes les taches et imperfections que vous pouvez à la prise de vue, ce sera toujours du temps gagné à la retouche.
- Enfin, prenez vos clichés définitifs.
Et après ?
Il ne vous reste plus qu’à retoucher vos photos. Si vous voulez un fond blanc, en général vous devrez légèrement les augmenter, ne craignez pas de cramer le fond (et uniquement le fond) dans ce cas.
L’ombre résiduelle…
Sur les clichés de Sylvain, à la prise de vue, il reste une ombre résiduelle sur le côté droit du sachet qu’il n’est pas parvenu à éliminer. Il l’a donc supprimée en post-traitement. Comme j’aime les défis, j’ai voulu reproduire le phénomène et le corriger…
Voici un premier cliché pris selon la méthode de Sylvain, vous noterez que je n’ai pas poussé l’exposition, je voulais ici juste tester ce phénomène d’ombre. La tache au fond est une zone usée et pas très jolie, ce qui rend ma baignoire inutilisable comme fond, mais l’idée y est.
Comme attendu, je retrouve cette ombre portée à droite du sujet. Chose intéressante, je suis dans un setup complètement opposé à celui de Sylvain, chez lui le mur est à sa droite, chez moi c’est à gauche. Comme l’ombre est identique, cela signifie qu’il n’est pas en cause.
La seule source qui peut produire cette ombre est donc le flash lui-même. Il faut donc éviter que la lumière émise ne puisse arriver directement sur le sujet, et pour ça il faut utiliser un coupe-flux.
Le plus simple c’est de tenir un bout de carton sur le côté du flash qui donne sur le sujet. Pour ma part j’ai utilisé un Rogue Flashbender large.
Voici le résultat non post-traité avec le couple-flux entre le flash et le sujet. Notez que l’ombre portée du flacon a disparu. L’autre avantage, est la disparition de certains reflets dû à la lumière du flash qui frappe directement la baignoire.
Vous remarquerez que l’exposition est légèrement différente, c’est l’inconvénient du TTL. C’est facile, mais le résultat peut varier.
Et si je n’ai pas de baignoire ?
Si vous n’avez pas de baignoire, ou si comme chez moi elle est dotée d’une cloison de douche ou porte des marques trop importantes risquant de ruiner les clichés, il vous reste trois options:
- Changer de baignoire
- Ne pas réaliser de packshot
- Changer de technique pour le fond
Je vous propose ici une manière simple de reproduire le principe du fond infini, à moindre frais et sans baignoire 😉
De quoi ai-je besoin ?
- Un sol plat et stable, ou un plan de travail plat autour duquel vous pouvez tourner.
J’utilise pour ma part une planche posée sur un pied pliant. - Un drap blanc ou gris, uni et le plus lisse possible (un petit coup de fer à repasser peut aider)… Ou toute autre surface souple, pouvant faire office de fond. J’utilise ici un store déroulant gris d’une célèbre marque suédoise qui m’a couté 15€ (83x195cm).
- Un support pour le fond. Un manche de brosse entre deux pieds… Un fil bien tendu, un rouleau en carton… bref tout ce qui peut servir à déposer le fond dessus.
- Des pinces ou tout autre objet vous permettant d’empêche le fond de finir par terre 😉
Voici à quoi ressemble mon setup… Les flash à l’arrière-plan n’interviennent pas dans la réalisation, je les ai d’ailleurs retournés pour éviter que les diffuseurs des softboxes ne fassent office de réflecteurs parasites.
La prise de vue…
J’ai utilisé exactement le même principe que Sylvain, hormis le drap diffuseur. Je n’ai d’ailleurs pas non plus utilisé de coupe-flux. En dehors de la baignoire, la lumière se diffuse plus largement ce qui pose moins de problème d’ombres parasites.
Histoire de rester dans le même environnement, j’ai utilisé mon Canon EOS 70D muni du 50mm f/1.4 et équipé d’un flash cobra Yongnuo du même genre que celui de Sylvain. Je l’ai pointé vers le plafond et réglé en TTL.
Voici le résultat … A gauche la photo non post-traitée… A droite, la version finale avec à peine deux trois réglages dans Lightroom.
Pour ce cliché j’ai utilisé les réglages suivants:
- 50mm
- f/4.0
- 1/200s (synchro flash)
- ISO 200
Vous noterez que malgré un fond gris, j’obtiens au final un résultat très clair, qui une fois traité devient quasi totalement blanc. Pour ce faire, j’ai dû pousser le flash (compensation à +3EV) et monter un poil les ISOs. je n’ai par contre pas exagéré pour éviter de perdre du détail à la prise de vue. Dans Lighroom, j’ai principalement augmenté les tons clairs et les blancs. Si vous faites attention, on distingue un léger bord d’un gris très léger dans le bas de la photo. Ce détail peut être corrigé assez facilement avec un filtre dégradé ou en passant dans Photoshop par exemple.
Steve De Jongh
Administrateur, Rédacteur et Contributeur
(en savoir plus)