Sylvain vous emmène en balade dans le désert de l’Utah pour profiter de cet environnement idéal et réaliser une photo de voie lactée aux petits oignons!

Prendre en photo la Voie Lactée ne s’improvise pas… Avant de vous lancer dans cette expérience, vous aurez besoin de quelques menus équipements:

• Un appareil photo… disposant d’un mode « manuel » et éventuellement « bulb ».
• Un objectif grand angle (si vous souhaitez incorporer du paysage sans devoir faire trop d’assemblages) avec la plus grande ouverture possible afin de réduire les temps de pose.
• Un trépied, indispendable!
• Une télécommande (optionnelle si vous ne dépassez pas les 30s de pose).
• De quoi occulter l’oeilleton de l’appareil (si vous utilisez un réflex).
• Une lampe torche ou quelque chose pour éclairer l’appareil pendant que vous faites les réglages.

La prise de vue nécessite quelques précautions, mais n’est en fait pas très différente d’une pose longue classique.

1. Installez votre trépied, assurez-vous qu’il est stable et de niveau. Fixez-y ensuite votre appareil.
2. Ouvrez au maximum le diaphragme de votre objectif.
3. Faites la mise au point à l’infini (a).
4. Réglez les ISO sur une valeur élevée, généralement entre 1600 et 6400 ISO (en fonction de votre boîtier, de l’ouverture de votre objectif etc).
5. Réglez le temps de pose. Faites attention de ne pas exagérer sous peine d’avoir des traces filantes à la place des étoiles. Respectez la formule suivante: Tps de pose max = 500/(Focale*CropFactor), donc pour un 24mm sur un APS-C Canon, vous avez un temps de pose max de 500/(24*1.6)=13s.
6. Obturez l’oeilleton de l’appareil (b).
7. Prenez plusieurs clichés, à la suite. Ils pourront par la suite être combinés afin de réduire le bruit et de retrouver des tonalités de couleurs (c).

(a) … La mise au point à l’infini n’est pas chose aisée de nuit. Les objectifs ont un repère pour ça, mais suivant les conditions de prise de vue, il peut y avoir un décalage, principalement en fonction de la température ambiante. Si possible profitez du LiveView, visez une étoile bien brillante (ou tout ce qui pourrait être visible dans le ciel) et ajustez la mise au point manuellement. Ensuite n’y touchez plus.

(b) … Lors de prise de vues dans l’obscurité, la moindre source de lumière peut perturber le résultat final. On y pense pas toujours, mais de la lumière peut pénétrer dans le boitier par l’oeilleton, une quantité infime, mais suffisante pour créer des anomaliés sur des poses longues en photo nocturne. Pensez à l’obturer. En général, la sangle fournie avec votre boîtier est munie d’un petit cache en caoutchouc que vous pouvez placer à la place du viseur habituel.

(c) … Votre capteur est composé de photosites qui captent les photons et les transforment en signal numérique. Idéalement, ils devraient tous être identiques et donner les mêmes résultats dans les mêmes conditions. En pratique, il y a toujours un écart entre des photosites voisins qui devraient pourtant rendre le même résultat, ce qui génère du grain. Combiner plusieurs clichés parfaitement alignés permet de corriger cela en optenant une valeur médiane calculée sur l’ensemble des prises de vue. Cela a pour effet de réduire énormément le bruit.

Du point de vue post-traitement, il y a du boulot également… Les principes énoncés ici font référence à l’utilisation de Lightroom et Photoshop.

La première étape sera de développer vos clichés dans Lighroom. Appliquez la correction d’objectif et répliquez ces paramètres sur tous les clichés. Il faut absolument qu’ils soient tous préparés de la même manière, sous peine de ne pas pouvoir les combiner.

Exportez-les maintenant en tant que calques dans Photoshop…

Une fois dans Photoshop, les choses sérieuses commencent… Comme une démonstration vaut mieux qu’un long discours, je vois renvois vers la vidéo de Thierry Kieffer, Tipeur Mon Petit Reflex, où il explique sa méthode de traitement, pas à pas.

Une fois ces manipulations terminées, il est temps de retourner dans Lighroom pour finaliser les retouches et corriger les couleurs. Pour ce faire, voici quelques astuces utilisées par Sylvain:

• Poussez la saturation à 100%, temporairement, ça vous aidera à ajuster la balance des blancs.
• Ajuster la balance des blancs pour retrouver une couleur de ciel naturelle.
• Utilisez la correction du voile (si vous disposez de la version CC de Lightroom), ça ravivera les couleurs. Mais comme toujours, ne poussez pas le curseur trop loin.
• Utilisez les filtres dégradés pour appliquer des corrections de couleurs locales et nuancées, quitte à déborder sur des zones correctes afin d’homogénéiser le tout.
• Augmenter le niveau des blancs, et baissez les noirs pour augmenter le contraste (attention à ne pas cramer des zones ou créer des zones complètements noires).
• Réduisez la clarté, légèrement, pour adoucir le ciel et le rendre un peu plus naturel.
• Si certaines couleurs sont trop vives, essayez de réduire la vibrance.
• Utilisez les outils TSL (Teinte, Luminance et Saturation) pour vous débarasser d’éventuels halos de couleurs anormales (si comme Sylvain vous avez un tache verdâtre, réduisez la saturation des verts).

Gardez en tête que la photo de Voie Lactée n’est pas quelque chose de photoréaliste, il est impossible de voir tant de détail à l’oeil nu… Laissez parler votre créativité dans le post-traitement.

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Steve De Jongh
Administrateur, Rédacteur et Contributeur
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