Revue des Tipeurs Mars 2017

Comme le mois passé, Sylvain développe une série de photos soumises par les ses Tipeurs et propose donc sa vision de leur photo et les compare ensuite à la version de l’auteur.

Si vous aussi vous aimeriez que Sylvain propose sa vision de votre photo, il vous suffit de de devenir « Tipeur » de Mon petit Reflex en faisant un don à la chaîne par le biais de la plateforme Tipeee, pour plus d’informations, rendez-vous sur la page Tipee de Mon Petit Reflex. En rejoignant la communauté des tipeurs vous avez en outre l’occasion d’échanger avec les autres contributeurs sur la page Facebook dédiée, partager vos clichés et avoir un avis toujours constructif et bienveillant ainsi que de participer chaque mois au défi des Tipeurs.

Le mois passé, dans l’article de la revue des Tipeurs de février 2017, je vous avais présenté les réglages de base de la luminosité (exposition, hautes et basses lumières, les noirs et les blancs, le contraste et la clarté). Ce mois-ci je continue cette démarche avec les réglages de « Température » et de « Teinte » que l’on trouve tout en haut des panneaux de développement dans Lightroom (mais aussi dans tout autre logiciel de développement). Ceci dit, la première chose dont il faut parler c’est la balance des blancs, puisque ces réglages agissent justement sur les couleurs dominantes de votre photographie.

La balance des blancs…

La balance des blancs qui est réglable sur nos appareils photos numériques est un paramètre qui nous permet de calibrer notre appareil pour restituer les couleurs de la manière la plus fidèle possible en fonction des conditions lumineuses lors de la prise de vue. On dit généralement qu’une source de lumière a une « température de couleur ». Cette température s’exprime en Kelvin (K). Plus la valeur est basse, plus la lumière est de couleur chaude et donc tend vers le jaune. Plus cette valeur est élevée, plus la couleur de la lumière sera froide, ce qui se traduit par une dominante bleue. Voici quelques valeurs moyennes pour vous donner des repères…

• Une bougie : 1000K
• Une lampe à incandescence: 2500K
• Une lampe halogène: 3200K
• Le soleil: 5500K (en plein été à midi)
• Temps nuageux: 6500K

Or si vous éclairez un objet avec une lumière jaunâtre, le rendu de couleur tirera vers le jaune. Inversement si vous utilisez une lumière froide (comme un tube électroluminescent), vous obtiendrez une dominante bleue. Le fait de régler correctement votre balance des blancs en fonction de la lumière vous permet de compenser la dominante apportée par la source et donc d’obtenir un rendu de couleur plus neutre. Ceci-dit, si vous shootez en RAW, un mauvais réglage de la balance des blancs n’aura aucune incidence sur votre photo, vous pouvez complètement la corriger au développement. Par contre, si vous shootez directement en JPEG, vous pourrez faire quelques ajustements, mais vous ne disposez pas de la même latitude.

Le réglage de température…

Tout logiciel de développement vous permet de corriger la « Température » de votre cliché. Cela signifie que vous pouvez modifier la balance des blancs en agissant sur la dominante bleue ou jaune. En réduisant la valeur de ce réglage vous indiquez au logiciel que la lumière de la scène était plutôt jaunâtre, celui-ci compense donc en renforçant la composante bleue des couleurs. On dit alors qu’on « refroidit » le cliché. Si vous augmentez cette valeur, vous indiquez au contraire que la lumière était froide (donc avec une dominante bleue), le logiciel renforce alors la composante jaune de la photo pour compenser. On dit alors qu’on « réchauffe » la photo.

Le réglage de teinte…

En plus de la correction de la température de couleur, les logiciels de développement vous proposent un réglage secondaire permettant de compenser une éventuelle dominante verte ou magenta, le réglage de « Teinte ». Le principe est assez similaire… Si vous réduisez la valeur, vous indiquez au logiciel que la photo a une dominante magenta, il compense alors en renforçant la composante verte. Si vous augmentez la valeur, vous indiquez que la photo a une dominante verte, ce qui se traduit par un renforcement de la composante magenta. Comme pour la balance des blancs sur votre appareil ou la température de couleur, ce paramètre est présent afin de vous fournir un moyen d’ajuster les couleurs de votre photo pour correspondre à la réalité… ou pas! (On y reviendra un peu plus loin).

Une démonstration vaut mieux qu’un long discours

Pour illustrer ces quelques explications, voici un cliché pris en tout début de soirée développé sans aucune retouche de couleur, tel qu’il a été capturé par mon boîtier configuré avec une balance des blancs automatique. Comme vous pouvez le remarquer, globalement les couleurs ne sont pas irréalistes, mais elles ne sont pas totalement correctes non plus. Il y a clairement une dominante bleue dans l’image. C’est d’autant plus évident si vous regardez les trois pierres au premier plan qui sont normalement d’un gris quasiment neutre.

La méthode la plus simple pour ajuster la température de couleur est d’utiliser la pipette et de cibler un objet gris. Ainsi, le logiciel calculera les réglages de température et de teinte pour que l’élément que vous désignez soit parfaitement gris (donc sans dominante bleue, jaune verte ou magenta). Voici le résultat après un petit coup de pipette sur le rocher de droite…

Comme attendu, Lightroom a principalement compensé la température de couleur en injectant globalement plus de jaune (donc une valeur de réglage de température plus élevée), ce qui réchauffe l’ambiance du cliché. Notez qu’il il y avait aussi une légère dominante magenta, puisque le logiciel a aussi réduit la valeur de teinte et donc injecté plus de vert. Pour le coup, le résultat n’est pas trop mauvais, en début de soirée la lumière est un peu plus jaunâtre qu’à midi et encore plus qu’en matinée où les couleurs peuvent carrément tendre vers les bleus. Si vous ne disposez pas d’un objet de couleur neutre (gros) dans la scène, vous pouvez bien entendu ajuster vous-même ces réglages.

Utiliser la température et la teinte de manière créative…

En dehors de quelques rares cas comme les photos de type packshot, ou de photos de mode et de présentation de produits, où là l’exactitude des couleurs est primordiale, vous avez généralement toute la liberté que vous souhaitez pour ajuster ces paramètres afin de de renforcer ou de modifier l’ambiance de votre cliché.   Imaginons que je veuille donner l’impression que ma photo ait été prise le matin aux premières lueurs du jour avant même que le soleil ne soit levé, il faudrait pour ça que la photo ait une température de couleur globalement froide, donc très bleue avec une petite touche de magenta pour les zones plus claires comme les nuages. Pour obtenir un tel résultat je peux donc agir sur la température en réduisant sa valeur et sur les teintes en poussant le curseur quelque peu vers le magenta, ce qui me donne le résultat ci-dessous (notez que j’ai aussi ajusté les autres réglages de base pour avoir un résultat assez réaliste, pas trop clair et pas trop saturé).

Imaginons maintenant que je veuille rendre une ambiance plus proche d’un coucher de soleil. Pour ça il faudrait que le cliché soit plus chaud (donc ait une dominante jaune/orange). En augmentant la valeur de température on peut donc injecter plus de jaune et en jouant sur la teinte on peut faire en sorte que les ton jaunes tournent à l’orangé (jaune + magenta). Voici le résultat de ce genre de réglage en parant du cliché de base et moyennant quelques ajustements de base…

Et les réglages locaux ?

Dans Lightroom ainsi que dans d’autres logiciels de développement vous disposez d’outils de retouche localisée comme les filtres radiaux, les filtres dégradés et les pinceaux. Généralement vous pouvez également appliquer à ces filtres des réglages de température et de teinte ce qui vous permet parfois de mettre un sujet en évidence en travaillant sur les contrastes de couleurs (jaune/bleu ou vert/magenta). C’est d’ailleurs ce que sylvain fait à plusieurs reprises comme sur la photo des perroquets d’Evelyne où il refroidi globalement la photo mais à l’aide d’un filtre radial apporte un peu de chaleurs aux couleurs sur les perroquets, ce qui aide à concentrer le regard sur les sujets.