Bonjour à tous, je suis Nicolas. Vous voyez, le mec mal coiffé qui apparait dans le quart d’heure photo sur l’argentique ? Eh bah c’est moi ! Voici mon tout premier article sur mpr.photo. C’est parti !

Pour les plus jeunes d’entre nous, l’argentique est quelque chose de presque inconnu. Essayez de mettre dans les mains d’un enfant de 10 ans un appareil photo argentique et il va vous rétorquer que ce curieux objet n’est pas un appareil photo puisque qu’il n’a pas d’écran arrière !

Pour les « un peu moins jeunes », l’argentique, c’est le souvenir d’un parent ou d’un membre de la famille qui faisait des photos et qu’on accompagnait au magasin pour donner les pellicules et, quelques jours plus tard, pour récupérer ses images, comme par magie !

Bien sûr, il reste toujours une catégorie de puristes qui pensent que l’argentique c’est la VRAIE photographie. Même si ce point de vue est discutable sur bien des aspects, il en reste des méthodes et des procédés extrêmement utiles pour quiconque veut comprendre la photographie dans un sens plus large que celui de son dernier boitier plein format.

De manière générale en photographie (argentique ET numérique), il y a 3 grandes phases :

  • La prise de vue
  • Le développement
  • Le tirage

Voyons ensemble dans cet article la première phase : la prise de vue ! 🙂

LA PRISE DE VUE

La prise de vue argentique est, de prime abord, similaire à la prise de vue numérique. Cependant, certains (petits) détails peuvent perturber le novice et donc modifier l’approche du photographe au moment de déclencher.

Le nombre de poses

Sur un appareil comme celui que nous avons utilisé dans ce quart d’heure photo, on peut y placer des pellicules de type 35mm (qui correspond à la largeur de la pellicule). A moins d’acheter son film en rouleaux de plusieurs mètres et de fabriquer ses cartouches soit même, les pellicules standards offrent la possibilité de réaliser 36 vues. Vous n’avez pas rêvé, j’ai bien écrit 36 vues ! Autant vous dire que quand vous n’avez QUE 36 vues, chaque image compte !

Sylvain Lepoutre en pleine création

Sylvain Lepoutre en pleine création

C’est un peu ce qui se passe dans la vidéo pour Sylvain : il hésite à chaque déclenchement et c’est normal. Nous sommes dans une époque où déclencher ne coûte pas cher et le « rattrapage » de l’image au développement est bien plus aisé. Le prix moyen d’un déclenchement peut se calculer très facilement. Une pellicule coûtant environ 5 euros, cela revient à 14 centimes la photo, non développée à ce stade. En numérique, c’est un peu plus compliqué à calculer car il faut se baser sur beaucoup plus de paramètres. Mais bref !

Pour revenir à des aspects moins financiers, se dire qu’on n’a que 36 vues a un impact sur notre façon de shooter. Pour prendre mon cas personnel, lorsque j’ai commencé à shooter en argentique, je me posais systématiquement la question : « est-ce que cette photo vaut la peine d’être prise ? ».

Si la réponse n’était pas immédiatement oui, je rangeais l’appareil. On est donc plus exigeant avec soi même et plus exigeant vis à vis des photos qu’on va prendre. Cela implique une conséquence évidente : on est beaucoup plus attentif à ce qu’on va mettre (ou pas) dans son image. Le cadrage est donc théoriquement plus réfléchi à la prise de vue et les éléments perturbateurs doivent être retirés de la scène car en argentique, l’outil correcteur n’existe pas ! 😉

Les aides techniques

Si vous vous baladez sur des sites d’occasion type Le Bon Coin / eBay ou des forums spécialisés dans la revente d’appareils argentiques, vous trouverez de tout. Du vieil appareil tout manuel à dépoussiérer au dernier cri de l’argentique en parfait état de conservation, tout est possible. Un certain nombre de boitiers argentiques (comme le Nikon F801s) possèdent des automatismes (modes priorité ouverture, priorité vitesse, mode programme, cellule photo intégrée à l’appareil, rembobinage automatique du film, etc), d’autres appareils plus anciens fonctionnent très souvent en tout manuel ! C’était le cas de mon tout premier appareil argentique, le Zenit 11 qui avait néanmoins l’extrême luxe de posséder une cellule photo encore en état de marche.

Un exemple d'appareil argentique "automatisé"

Un exemple d’appareil argentique « automatisé »

Pourquoi je vous parle de technique ? Eh bien parce qu’en numérique, tous les appareils sont munis des automatismes que j’ai décrit plus haut. Lorsque vous utilisez un appareil argentique en tout manuel alors que vous n’utilisez presque jamais ce mode en numérique, ça déroute un petit peu. On est beaucoup plus lent à la prise de vue au début. Avec la pratique les réglages viennent d’eux même et on gagne du temps. Ceci constitue un apprentissage très intéressant et un apport de l’argentique dans votre progression photographique. Le tout manuel oblige à réaliser la gymnastique mentale du réglage des paramètres principaux du triangle d’exposition à chaque prise de vue. Ainsi, à force de répétition, on sait pourquoi on fait les choses et la technique s’estompe au profit de l’attention à ce qu’on photographie.

Dernière chose et non des moindres : même si vous achetez un appareil argentique dernier cri avec toutes les assistances modernes, il y en a une que vous ne trouverez sur aucun : l’écran de contrôle. Que le photographe qui n’a jamais regardé l’arrière de son appareil argentique après avoir déclenché me jette la première pierre ! On s’est tous au moins fait avoir une fois. En argentique, la partie « découverte de ses images » est bien dissociée de la partie « prise de vue ». Impossible donc de vérifier si sa photo a bien été prise, si l’histogramme est correct, si le ciel n’est pas cramé, etc.

CONCLUSION

La photographie argentique demande donc de la rigueur dès la prise de vue. Le fait de devoir faire globalement plus attention à ce qu’on photographie donne déjà plus de valeur à la photographie en elle même. On y met de l’énergie, on peaufine les détails. Bref, on est déjà dans le travail de son image, alors qu’on n’a même développé notre pellicule.

Je vous remercie d’avoir lu cet article et vous dis à la semaine prochaine pour la partie développement / tirage.

 

POUR ALLER PLUS LOIN

SUR L’AUTEUR

Je m’appelle Nicolas Petit, j’ai 22 ans et je suis un des Tipeurs de Mon Petit Réflex depuis Octobre 2016. Etudiant ingénieur dans la vie, j’alimente sur la toile un blog intitulé www.worncherryrock.fr (je vous mets au défi de trouver pourquoi un tel nom !) articulé autour de 4 thèmes : photographie / culture & cinéma / tests / voyages. La plupart de mes articles sont orientés photo mais je m’apprête à voyager 3 mois aux Etats-Unis alors … la catégorie voyage devrait bien se remplir ! 😉

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