La genèse…

Fin 2015, cela faisait environs six mois que j’avais repris sérieusement mon réflex en main. Je commençais à bien maîtriser les bases de la technique ainsi que mon boîtier. Par contre, je prenais conscience de mon manque cruel de créativité et de connaissance plus « artistiques ». Il ne me restait plus qu’une chose à faire… m’auto-botter l’arrière-train!

Vint alors la question « Oui… mais comment? »… En parcourant les forums, et autres articles d’amateurs de photographie, un concept revenait très régulièrement: « Le projet 52 ». Celui-ci consiste à concevoir et réaliser une photographie chaque semaine sur un thème donné. Mouais… Et où allais-je trouver les idées de thèmes, sachant que je ne voulais pas utiliser une liste toute-faite ? Retour à la case départ: Comment me forcer à être imaginatif?

C’est là que j’ai décidé d’aborder un type de projet cousin, le modèle du Projet 365 dont le principe est de prendre une photo chaque jour et de la publier pendant une année entière. C’était ce qu’il me fallait! De la photo tous les jours avec publication quasi immédiate, de quoi m’empêcher de procrastiner 😉

C’était donc décidé, j’allais commencer un Projet 365 dés le premier jour de l’année 2016, année bissextile… Mon projet 365 devenait donc un Projet 366!

 

S’adapter Au quotidien…

Prendre une photo chaque jour et la publier, dit comme ça, ça paraît simple… Mais le combiner avec sa vie privée, professionnelle, la météo et tout ce qui peut se produire en une journée, ce n’est pas chose aisée, croyez-en mon expérience 😉

La première résolution que j’ai adoptée dans le cadre de ce projet c’est de toujours (ou presque) avoir mon appareil avec moi. C’est sans aucun doute le meilleur conseil que je puisse donner à quiconque se lance dans une telle aventure. Il suffit de ne pas être équipé pour le regretter rapidement.

La seconde, tout aussi importante, était d’ouvrir les yeux! Une photo par jour, cela signifie qu’il faut optimiser son temps et profiter de la moindre occasion pour déclencher et, peut-être, avoir un résultat correct pour le jour-même. Il fallait donc bien que j’apprenne à regarder ce qui m’entoure avec un nouveau regard. C’est sans aucun doute la plus grande difficulté que j’ai rencontré, au début.

Enfin, la dernière et non la moindre: « oser ». Oser de nouvelles techniques, oser de nouvelles compositions, oser d’autres disciplines de la photographie, bref, il fallait que je me mette en danger, que je sorte de ma zone de confort (qui était bien maigre à ce moment-là d’ailleurs).

Plus qu’un projet… un état d’esprit!

Si votre première pensée du matin est « Que vais-je réaliser comme photo aujourd’hui ? », alors vous êtes sur la bonne voie! De mon point de vue, ce type de projet est efficace si, et seulement si, vous le réalisez avec votre cœur. Il faut que vous soyez fier de vos réalisations et que vous stressiez à l’idée de ne pas avoir quelque chose à publier (sans s’en rendre malade bien entendu!).

L’idéal c’est d’être soutenu activement par ses proches. Ce projet est énergivore et vous prend beaucoup de votre temps libre, c’est donc tout bénéfice si la famille y participe! De ce côté-là j’ai eu beaucoup de chance, ma chère et tendre m’a été d’une aide phénoménale tout au long de l’année, que ce soit en soutien moral, logistique, ou encore en tant que modèle. Bref sans elle, ce projet aurait été une toute autre tisane!

Par ailleurs, il ne faut pas hésiter à utiliser ce projet comme prétexte pour une activité. Une balade, une sortie dans un parc zoologique, un anniversaire, … Tout est bon !

Le plus important au final c’est de garder le cap. Et pour cela, rien de tel qu’un objectif (ceci est un jeu de mot involontaire). Il m’est arrivé, à plusieurs moments, d’avoir un coup de mou, de ressentir un certain agacement et d’envisager très subrepticement d’écourter le projet. Pour ne pas céder, j’ai toujours compté sur ma fierté personnelle en m’imaginant à la fin du projet, avec ma série de 366 photos et la satisfaction d’avoir tenu bon, pendant un an! Et ça a fonctionné!

Que vais-je bien pouvoir photographier aujourd’hui ?

C’est « LA » question que l’on se pose le plus souvent au cours d’un tel projet et c’est là l’intérêt majeur que j’y ai trouvé.

Si certains jours vous croulez sous l’inspiration, d’autres vous risquez la panne sèche, ces jours-là sont providentiels. Vous êtes à court d’idée ? Expérimentez! Comme le proverbe le dit, « le hasard fait parfois bien les choses »… Vous n’imaginez pas combien de photos j’ai réalisées sur base d’un essai farfelu. Ce ne sont peut-être pas mes meilleures réalisations, mais j’ai toujours appris quelque chose en agissant de la sorte.

Des leçons apprises tous les jours…

Il me serait impossible ici de rédiger une liste exhaustive de tout ce que ce projet m’a appris, mais je peux par contre essayer de vous en donner quelques échantillons…

Ce ne sont pas les sujets qui manquent, mais l’imagination qui fait défaut.

Prenez par exemple cette macrophotographie abstraite, il s’agit d’une assiette de lait entier (c’est important) et de colorant alimentaires.

 

La lumière est l’ingrédient essentiel de toute photographie.

Si vous ne me croyez pas, jetez un oeil à la définition du terme. Par exemple, la photo suivante, prise dans un parc à deux pas de chez moi, enlevez la légère brume, les gloires et les couleurs froides d’un matin hivernal et la scène devient banale et sans aucun intérêt.

Choisir sa focale en fonction de la perspective que l’on veut donner…

Pour accentuer les distances, donner une impression de droites fuyantes, le grand angle est votre meilleur allié. Dans la photo suivante, j’ai utilisé une focale de 24mm, ce qui a pour effet d’accentuer l’impression de distance entre le premier plan, et l’arrière-plan, à condition de ne pas se mettre parallèle aux lignes que l’on veut exagérer.

Il est important de donner un titre à ses clichés…

Certaines photos parlent d’elle-même, d’autre sont parfois le fruit de votre sensibilité et donc moins évidente à comprendre pour autrui. Leur donner un titre et une description est un excellent moyen de faire comprendre ce que vous ressentez en les regardant. Pour ma part j’affectionne les jeux de mots et autres clins d’oeil… Par exemple celle-ci que j’ai nommée « Morning reflection » est à double sens… Les reflets dans l’eau, mais aussi ma réflexion matinale quant à la photo que j’allais prendre.

Le pire pour le meilleur…

Parfois il faut tenter quelque chose pour se rendre compte qu’il ne vaut mieux pas recommencer… Inutile de dire qu’avec le recul je ne suis pas fier du post-traitement du cliché suivant. Le côté obscur de la force a très certainement tenté de s’emparer de moi. 😉

Pour conclure…

Le constat est sans appel, ce projet m’a énormément appris, que ce soit du point de vue photographique que sur moi-même. J’ai pris goût à certains domaines de la photo qui ne m’attiraient pas spécialement au premier abord, comme l’architecture ou la photo de rue, mais je me suis aussi conforté dans l’idée que la macrophotographie et le portrait en sont les aspects que je préfère.

Même si la qualité des clichés publiés est parfois très inégale, je vois clairement une évolution dans mon travail. Le plus étrange à ce sujet c’est l’impression sans doute très personnelle d’avoir avancé par paliers, comme si certaines photos représentaient des espèces de caps franchis.

Bref, je suis heureux d’avoir mené à bien ce projet! C’est une solide étape franchie, que je ne compte toutefois pas renouveler. Par contre, je compte bien profiter de cette expérience pour réaliser d’autres projets plus travaillés qui je l’espère me mèneront un jour à une activité rémunérée 😉

Vous pouvez retrouver l’intégralité de mon projet 366 dans cet album Flickr: Projet 366 – 2016 par Steve De Jongh

Et voici une rétrospective en un peu plus de 9 minutes de la totalité du projet… Bon visionnage!

Getting attention on the most important element in the picture.
Steve De Jongh
Administrateur, Rédacteur et Contributeur
(en savoir plus)

Partagez !

Vos amis apprécieront !